
une demande qui me vient régulièrement c’est de « confronter ses traumas » avec un ras-le bol d’en subir les conséquences que je comprends tout à fait et avec la croyance que tu guéris de tes traumas en les confrontant
j’ai cru ça pendant longtemps aussi
pourtant le trauma c’est comme Méduse quand tu le regardes directement dans les yeux, tu te pétrifies
un signe que tu es en train de guérir de tes traumas c’est plutôt ta tolérance à la sécurité
à quel point tu peux t’habituer à te sentir en sécurité, à la laisser entrer dans ton système
à quel point tu peux ralentir, te poser, être présent.e
à quel point tu peux choisir des relations saines et sécures
il va y avoir des allers-retours, ton système nerveux autonome a besoin de se décharger progressivement pour se réguler
il va retourner automatiquement en mode survie quand ta fenêtre de tolérance est atteinte, rien de mal à ça, c’est son job et c’est archaïque, et tu n’as pas à être tout le temps en état ventral tel un Bouddha
c’est un chemin de patience et de persévérance, un chemin de lien, un chemin d’amour
cela passe par reconnecter ton instinct et tes limites (j’en reparlerai)
mais au plus ta tolérance à la sécurité s’élargit, au plus tu vas pouvoir y retourner facilement et régulièrement
et ainsi grandir en liberté
et puis quand tu seras prêt.e et uniquement à ce moment là, pas une seconde avant, et ce n’est pas une fin en soi, tu pourras comme Persée avec son bouclier poli comme un miroir jeter des petits coups d’oeil à Méduse dans le reflet du bouclier et triompher sans être pétrifié.e, te rappeler du trauma sans le revivre comme d’une expérience passée intégrée