Thérapie et oppressions systémiques

Il y a quelques jours je suis allée à une conférence sur la psychologie face aux oppressions systémiques. C’était passionnant.

Une des premières choses qu’on apprend dans l’accompagnement c’est la neutralité bienveillante, l’écran blanc. Et c’est important d’apprendre à ne pas imposer nos croyances, nos valeurs, à distinguer nos croyances des évidences.

Mais cette psychologue invitait à réflechir sur les limites de la neutralité bienveillante et sur l’intérêt d’une thérapie engagée face aux oppressions systémiques.

La neutralité n’existe pas, on vient vers un.e thérapeute pour plein de raisons plus ou moins conscientes, soit parce qu’on se reconnaît dans certains de ses aspects ou pour aller chercher quelque chose qui nous manque, ce n’est pas neutre. Et la relation thérapeutique n’est pas neutre, c’est un terreau riche.

En tant qu’accompagnant.e, cela implique de se questionner et de prendre conscience des privilèges que nous avons, de l’oppresseur internalisé en nous et des biais qu’ils peuvent engendrer chez nous. Se renseigner, s’impliquer dans la lutte contre les discriminations, prendre en compte le contexte, l’environnement dans lequel le patient évolue, lui proposer une mise en réseau associative, communautaire si nécessaire.

Ce que j’aime dans l’approche des constellations c’est que c’est une approche systémique avec l’idée ancestrale que la guérison n’est pas de la seule responsabilité d’une personne mais c’est tout le système d’un individu qui s’ajuste pour guérir. Son système familial mais aussi le système culturel, religieux, professionnel, social, politique, patriarcal dans lequel il évolue.

Rien n’est séparé.

« Quand une plante se fane on ne diagnostique pas un « syndrôme de la plante fanée » on change ses conditions. La question n’est pas qu’est ce qui ne va pas chez toi mais qu’est ce qui t’est arrivé ? » Dr Sanah Ahsan

Chaque pas compte

Il y a parfois des effets “waow” à une séance ou à une constellation et c’est joyeux. Mais au fond ce qui me touche le plus je crois, c’est quand de l’extérieur, cela semble être un pas de fourmi mais à l’intérieur c’est un pas de géant qui se vit. Chaque pas compte et la vie regorge de créativité pour se frayer un chemin peu importe d’où on vient.

Avec ce grand paradoxe qu’à la fois, il n’y a nulle part où aller et à la fois chaque pas compte 🙂

Expansion et contraction : la danse de la vie

Expansion et contraction vont de pair

Après chaque expansion, une contraction

C’est le mouvement naturel du vivant

La danse de la vie

Se rappeler que quand la contraction arrive après l’expansion, c’est naturel

Ne pas se blâmer pour cette contraction ni la voir comme un retour en arrière ou comme la confirmation qu’on ne pourra pas changer

Ne pas s’identifier à la contraction, accepter l’impermanence

Tendresse dans chaque étape de la guérison

Dans cette vidéo qui m’émerveille profondément, extraite du podcast in utero, on voit comment la contraction de nos toutes premières cellules crée une danse :

« Quand une cellule doit choisir entre faire partie du placenta et faire partie de l’embryon, elle bat différemment. Les cellules qui vont constituer le placenta ne battent plus, alors que les cellules qui vont continuer à survivre dans l’embryon continuent de battre. En regardant ce battement, on peut savoir quelle cellule fera patrie de l’embryon, et quelle sera celle qui fera partie du placenta. “Il y a des cellules qui dansent et des cellules qui se sont arrêtées de danser. Les cellules qui continuent la danse continueront pour toujours, jusqu’à notre naissance” explique Jean-Léon Maître, directeur de recherche au CNRS »

L’image du post est également extraite de ce podcast, image prise par Julie Firmin, travaillée par Jean-Léon Maître

Le cadeau de se voir et d’être vu.e

Imagine un espace où tu puisses te voir et être vu.e en sécurité

Un espace où tes dynamiques et constructions inconscientes se rendent visibles

Un espace où les parties de toi que ça n’arrange pas et qui protègent le système existant sont pleinement accueillies et honorées

Un espace pour prendre soin des espaces en toi qui en ont besoin

Un espace où l’occasion t’est proposée de sortir de ton sillon de schémas répétitifs pour oser un nouveau chemin de souveraineté pas après pas à ton rythme

Un espace où tu peux enfin offrir un achèvement à un mouvement qui est resté figé au moment de tes traumas et libérer ainsi une bonne quantité de ta puissance de vie

Un espace où parce que rien n’est attendu et que tout est accueilli, tout peut advenir

Bienvenue pour vivre ta constellation en groupe ou en individuel

emilielestavel.com

Une libération émotionnelle sans conscience corporelle ne guérit pas

Exprimer ses émotions ne suffit pas à guérir

Une libération émotionnelle sans conscience corporelle ne guérit pas

De nombreux espaces thérapeutiques restent imprégnés de cette croyance new age que la catharsis émotionnelle est ce qui permet de guérir

Fusionner avec son émotion emmène une transe émotionnelle qui ne permet pas la mise à jour du réel

Ca peut soulager temporairement, secréter des endorphines

Ca peut donner envie d’y revenir comme une addiction

De répéter des situations qui vont faire revivre cette émotion

Mais ça ne guérit pas

Décharger ou réprimer les émotions sont finalement les deux faces d’une même pièce

C’est en sentant pleinement mon émotion avec un millimètre de distance pour rester présent que l’émotion peut se dissoudre

Je sens l’émotion me traverser dans le corps, je ne suis pas cette émotion

J’ai cet espace de présence en moi qui me permet la conscience corporelle

C’est à la lumière du réel dans une présence au corps que la transformation opère.

Comme le dit Peter Levine « quand nous accédons à nos ressentis à travers l’état de conscience du corps plutôt que par de la décharge émotionnelle, nous obtenons le genre de changement durable auquel nous aspirons tant. »

Bienvenue en cabinet ou en constellations de groupe pour aller vers ce changement durable.

S’affirmer sans se fermer

Poser ses limites sans se fermer
Souvent lorsque nous nous affirmons et que nous posons des limites, il y a une tendance automatique à se fermer
Le corps se tend, le système nerveux en alerte, les tissus se contractent, le cœur se ferme, les mots sont durs et la perception des choses duelle
Et quand nous n’avons pas d’autres accès à ce non, c’est ok ainsi, c’est parfois une question de survie
Il existe toutefois un autre chemin qui s’apprivoise
Celui de pouvoir dire non le cœur ouvert
Un endroit où on arrête d’opposer l’accueil et l’affirmation de soi
Un endroit où le non est un oui à d’autres choses
Un endroit où l’autre n’est pas un ennemi dont il faut se protéger
Un endroit où on est à la fois clair sur nos limites et prêt à accueillir ce que ce non nous fait vivre et fait vivre à l’autre
Un endroit où l’on peut se détendre et s’affirmer
Depuis la noblesse de notre cœur

Et c’est quelque chose qui se vit dans le cœur et le corps, bienvenue en constellations pour engrammer cela : emilielestavel.com

Rien n’est pas rien

Rien n’est pas rien

La connaissance autour des traumas d’attachement et de leur guérison se diffuse de plus en plus et c’est merveilleux

Mais il existe un type de traumatisme qui passe souvent sous les radars

Sur lequel très peu de recherches ont été faites, dont on parle peu

Et c’est révélateur de sa nature

Discret, presque invisible

Le trauma du rien

La négligence

Souvent les personnes qui en souffrent n’en sont pas conscientes

« Moi il ne m’est rien arrivé »

Parfois c’est par le biais de la thérapie de couple qu’ils arrivent en cabinet et n’ont pas grand-chose à dire

« Ma compagne a vécu des choses dures, je dois être là pour la soutenir, l’écouter »

Ca ne les empêche pas de réussir professionnellement, d’être stables et fiables, d’être entourés

Et cela rend ce traumatisme invisible

Mais toute la construction repose sur une « psychologie d’une personne »

Comme si le soutien et la connexion profonde n’existait pas

Comme si ce qui est exprimé ne pouvait être vu, entendu, retenu

Comme si ça ne servait à rien d’essayer de se connecter

Ce rien n’est pas rien

Il est fait d’expériences manquantes

L’enfant qui ne reçoit pas l’attention et la présence dont il a besoin se met à ressentir le lien comme dangereux et apprend à se débrouiller tout seul

La paralysie, la passivité, la procrastination s’installent quant il s’agit du lien intime, surtout quand il s’agit de recevoir et d’être écouté

Il s’agit pas après pas de retrouver la confiance dans une main tendue, dans une oreille attentive, dans une présence

Comme tous les traumas d’attachement, cela demande de la patience et de l’amour

Et surtout d’écouter avec le cœur ce « rien » qui n’est pas dit

Post inspiré de la lecture de la merveilleuse Ruth Cohn, thérapeute, fille de survivants de la Shoah, qui s’est passionnée pour ce sujet : working with the developmental trauma of childhood neglect

Présence


Le trauma te dit de fuir, de courir, de lutter, de ne surtout pas t’arrêter, de t’agiter, de réagir, d’accuser, de parler, de céder à tes addictions, manger, boire, fumer, de chercher l’excitation, d’en faire toujours plus et ne surtout pas sentir
Ou alors il te fige dans une immobilité où tu ne trouves pas le courage de te mettre en mouvement, où tu te sens paralysé.e, épuisé.e, seul.e, dissocié.e, où la moindre démarche te parait une montagne

La présence te dit reste, ici et maintenant il n’y a plus de danger
Mon espace est suffisamment vaste pour accueillir la douleur qui te fait tellement peur et contre laquelle tu luttes depuis tant d’années
Il est suffisamment vaste pour accueillir ta peine jusqu’à son noyau,
pour accueillir ta colère jusqu’au ciel,
pour dissoudre ta peur dans l’immensité de cet espace,
pour accueillir la décharge énergétique de ton système
pour accueillir les parties de toi qui se sont exilées, celles dont tu as honte
pour accueillir le vide, la solitude, l’impuissance
pour accueillir ta puissance de vie
Il est suffisamment vaste pour accueillir tendrement et avec la plus grande patience du monde toutes tes incapacités à rester
La présence t’invite tendrement et te chuchote
Reste mon ami.e et ouvre-toi à l’immensité de mon espace
Reste mon ami.e et regarde ce qui se passe si tu ne cherches plus à être ailleurs que là où tu es comme tu es`
Reste et donne toi le temps de l’intégration
Reste et goûte à la tranquillité qui s’installe
Reste et permets-toi le repos
Reste et sens mon amour infini pour toi qui n’attend rien de toi
Reste et laisse émerger le mouvement, l’envie de jouer et d’agir depuis cet espace
Tu es à la maison.

La constellation est ce champ de présence amplifiée qui peut t’aider à rester, voir et accueillir ce qui vit en toi de douloureux en étant accompagné.e dans le respect de ton rythme et de ton système, bienvenue.
https://emilielestavel.com/constellations-familiales/

A la racine de toute violence, l’incapacité d’accueillir notre souffrance

“Il n’est pas à fuir ce monde, il est à imprégner de tendresse et d’esprit.” Christiane Singer

A la racine de toute violence, maltraitance, discrimination, fascisme, l’incapacité d’accueillir sa propre souffrance. Trop difficile à sentir alors on la projete à l’extérieur pour se soulager, on rejette la faute sur l’autre, on se laisse embarquer par nos réactivités et par nos peurs conscientes ou inconscientes.

La démocratie ne se vit pas que dans nos têtes elle se vit dans nos corps et dans nos systèmes nerveux*. Ils portent la mémoire de nos traumas et de ceux de nos ancêtres, de nos peurs et insécurités.

La thérapie psychocorporelle et les constellations permettent de décharger couche après couche ces mémoires, de soulager et réguler nos systèmes nerveux et d’imprégner de tendresse les endroits de nous qui le réclament. Pour un vivre ensemble plus harmonieux.

Engageons-nous a tous les niveaux !

Et haut les cœurs comme disait ma grand-mère.

*Pour creuser ce sujet, je vous recommande le magnifique livre : les mains de ma grand-mère par Resmaa Menakem, Les traumatismes racialisés et la guérison de nos corps et de nos cœurs, il sera bientôt publié en français aux éditions Quantum Way

“Plus jamais”

Cette décision d’enfant prise pour ne plus jamais ressentir la douleur de l’émotion liée à une blessure d’abandon, de rejet, d’humiliation, de trahison, d’injustice, .. a un coût.Refoulées dans l’inconscient, ces émotions vont diriger inconsciemment nos vies, filtrer notre réalité et nous faire répéter des schémas jusqu’à ce que l’adulte trouve le cadre suffisamment sécurisant et le courage d’accueillir l’émotion que l’enfant n’avait pas la capacité d’accueillir à l’époque.Et retrouver ainsi sa liberté d’être plus entier et vivant.e.Bienvenue pour une constellation de groupe ou individuelle, l’occasion de faire cette rencontre avec ce qui vit en nous dans l’inconscient avec douceur, sécurité et entouré.e, une rencontre avec notre humanité.Pour en savoir plus sur ce qu’est une constellation, pourquoi y participer et comment l’atelier se déroule et pour s’inscrire, c’est ici:https://emilielestavel.com/constellations-familiales/