Lorsque nous faisons face à une difficulté, à un inconfort, notre réaction se limite souvent à fuir ou à lutter.
Fuir l’inconfort, refuser de le sentir, fuir la tristesse, la colère, fuir le danger, la peur qui nous tenaille.
Lutter contre ce qui ne nous parait pas aller dans la direction qu’on souhaite, qui n’est pas en ligne avec nos valeurs, lutter contre la violence, lutter contre les émotions douloureuses, lutter contre les souffrances physiques, la maladie, résister à ce qui nous envahit malgré nous.
Nous pouvons passer une vie entière à fuir et à lutter, à goûter entre temps des moments de plaisir jusque ce que ça recommence…
Et si une alternative était possible…
Face à un inconfort reste une autre voie, moins instinctive et plus courageuse qui est de se rendre, de s’abandonner à cet inconfort, de l’accueillir.
Plutôt que de voir cet inconfort comme un élément exterieur qui m’arrive à moi (pauvre de moi), je peux choisir de le voir comme un élément qui arrive pour une bonne raison pour moi, comme une information précieuse.
Prendre le temps de sentir dans mon corps l’inconfort, à quel endroit il se situe précisément, quel est mon ressenti, mon émotion, quelle information vient il me donner sur mon besoin à cet instant précis.
Me laisser traverser sans rien retenir par ce qui est là tout en gardant la présence dans le bassin, l’ancrage.
Me rendre, me mettre à genoux, lâcher les armes, m’abandonner…
Cela ne veut pas dire que je suis passif et défaitiste et que j’adhère à tout ce qui se passe autour de moi simplement j’assume de voir le monde extérieur comme un reflet de mon monde intérieur.
Et c’est là que l’engagement se couple avec l’abandon…
Je m’abandonne à ce qui est là ET j’en prends l’entière responsabilité.
Je reste le coeur ouvert face à la violence ET je travaille à faire la paix en moi
Je laisse la douleur physique me traverser ET je choisis de ne pas y ajouter de la souffrance
Je laisse couler ma tristesse ET j’écoute ce qu’elle me dit sur le besoin que je n’ai pas nourri
Je traverse ma colère, ET j’écoute aussi ce qu’elle me dit sur le besoin que je n’ai pas nourri
Je sens ma peur ET je décide de l’affronter
J’assume ma puissance intérieure et j’accepte qu’elle me dépasse
Je m’entraine à muscler mon engagement ET je me laisse porter
c’est un long chemin qui demande de la pratique et de l’engagement vous l’aurez compris et c’est un chemin merveilleux qui ouvre à une puissance intérieure, à la joie, et à la douceur.
Magnifique texte Emilie! Surrender, mon côté geek aime ce mot anglais qui vient en fait du français “se rendre”. Se rendre à l’évidence, à ce qui est… Inspirant! Merci!