Fuir ou lutter face à un inconfort… Et si une alternative était possible…

Lorsque nous faisons face à une difficulté, à un inconfort, notre réaction se limite souvent à fuir ou à lutter.
Fuir l’inconfort, refuser de le sentir, fuir la tristesse, la colère, fuir le danger, la peur qui nous tenaille.

Lutter contre ce qui ne nous parait pas aller dans la direction qu’on souhaite, qui n’est pas en ligne avec nos valeurs, lutter contre la violence, lutter contre les émotions douloureuses, lutter contre les souffrances physiques, la maladie, résister à ce qui nous envahit malgré nous.

Nous pouvons passer une vie entière à fuir et à lutter, à goûter entre temps des moments de plaisir jusque ce que ça recommence…

Et si une alternative était possible…

Face à un inconfort reste une autre voie, moins instinctive et plus courageuse qui est de se rendre, de s’abandonner à cet inconfort, de l’accueillir.
Plutôt que de voir cet inconfort comme un élément exterieur qui m’arrive à moi (pauvre de moi), je peux choisir de le voir comme un élément qui arrive pour une bonne raison pour moi, comme une information précieuse.
Prendre le temps de sentir dans mon corps l’inconfort, à quel endroit il se situe précisément, quel est mon ressenti, mon émotion, quelle information vient il me donner sur mon besoin à cet instant précis.
Me laisser traverser sans rien retenir par ce qui est là tout en gardant la présence dans le bassin, l’ancrage.
Me rendre, me mettre à genoux, lâcher les armes, m’abandonner…

Cela ne veut pas dire que je suis passif et défaitiste et que j’adhère à tout ce qui se passe autour de moi simplement j’assume de voir le monde extérieur comme un reflet de mon monde intérieur.

Et c’est là que l’engagement se couple avec l’abandon…
Je m’abandonne à ce qui est là ET j’en prends l’entière responsabilité.
Je reste le coeur ouvert face à la violence ET je travaille à faire la paix en moi
Je laisse la douleur physique me traverser ET je choisis de ne pas y ajouter de la souffrance
Je laisse couler ma tristesse ET j’écoute ce qu’elle me dit sur le besoin que je n’ai pas nourri
Je traverse ma colère, ET j’écoute aussi ce qu’elle me dit sur le besoin que je n’ai pas nourri
Je sens ma peur ET je décide de l’affronter
J’assume ma puissance intérieure et j’accepte qu’elle me dépasse

Je m’entraine à muscler mon engagement ET je me laisse porter

c’est un long chemin qui demande de la pratique et de l’engagement vous l’aurez compris et c’est un chemin merveilleux qui ouvre à une puissance intérieure, à la joie, et à la douceur.

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Traverser le feu

Après la traversée du désert et la connexion à l’immensité du vide, j’ai traversé hier le feu, une initiation puissante, en ce moment de fête celtique de Beltaine.

“Dans la mythologie celtique, Beltaine est le jour où les dieux prirent pied sur le sol d’Irlande et brûlèrent leurs vaisseaux pour ne pas être tentés de revenir en arrière. Beltaine marque ainsi l’engagement définitif, irréversible, et par là, la confiance dans l’avenir et dans la destinée.”

Traverser le feu c’est dépasser les croyances que “c’est impossible”, “je vais me brûler”, dépasser les peurs en ayant le regard fixé sur ce qu’il y a de l’autre côté, en ayant l’engagement de croire en soi, “je le peux, je le veux, je le fais”.

Traverser le feu, c’est laisser derrière soi ce dont on ne veut plus, ce dont on n’a plus besoin, laisser se consumer l’ancien pour laisser la place au renouveau, accepter ce cycle incessant de vie, mort, renaissance.

Traverser le feu c’est se connecter à son feu intérieur, à cette puissance incroyable de vie qui vit en nous.

Traverser le feu c’est découvrir cet espace immense qui se libère derrière la peur, un espace de joie débordante, un espace sans limites.

Alors quelle sera pour vous la prochaine traversée du feu, qu’elle soit symbolique ou rituelle ?

Pas après pas…

pas

Depuis que je parle autour de moi de ma reconversion, j’ai plusieurs personnes qui m’appelent, amis, amis d’amis,..  pour en savoir plus et je me rends compte à quel point nous sommes nombreux à rechercher un sens à notre activité professionnelle.

J’ai moi-même apprecié de me sentir moins seule dans cette quête avant de me lancer dans ce projet un peu fou, voici donc un témoignage qui j’espère parlera à certains en questionnement sur leur chemin.

Je travaillais depuis une douzaine d’année en entreprise dans de grands groupes internationaux et avais été nourrie de multiples projets, équipes, challenges que j’avais l’occasion de vivre,  un environnement international, plein de rencontres, des projets concrets à mettre en oeuvre, je n’avais pas le temps de m’ennuyer et travaillais regulièrement sur des sujets nouveaux ce qui nourrissait ma soif de découverte et mon envie de réaliser des projets.

Et puis arrive un moment où se pose la question de “à quoi bon toute cette agitation”, quel est le sens de ce tous ces efforts, quelle est ma contribution au changement que j’avais envie de voir dans le monde. Mon nouveau rôle de manager d’équipe me permettait alors de centrer mon énergie sur la dynamique d’équipe, sur la cohésion, sur le développement du potentiel de l’équipe en créant un environnement de confiance.

Mais restait la question du sens.
Le rachat de mon entreprise par un groupe américain a accéléré mon cheminement, en poussant la logique du profit à court terme à l’excès, le résultat trimestriel  devenant l’obsession pour satisfaire les actionnaires. Et puis toujours dans un souci de satisfaire l’actionnaire et de tenir les engagements de milliards d’économie annoncés lors du rachat, tombe la décision de licencier 10 000 des 60 000 personnes du groupe racheté dans le monde, dont mon poste et ceux de mon équipe.
Alors bien sûr j’aurais pu être mutée sur un autre poste me dit-on mais en étant directrice financière, je participais à ce système et je ne m’y retrouvais plus du tout.

C’était  pour moi à la fois un choc et un cadeau d’apprendre la suppression de mon poste, comme un signe de la vie me disant, il est temps pour moi de vivre autre chose, de nourrir mon besoin de sens et de recentrer mon activité sur l’humain. Les chinois utilisent pour décrire le mot crise les 2 idéogrammes de danger et d’opportunité. J’ai décidé d’y voir une opportunité.

Le coaching est venu répondre à mon intention d’accompagner en individuel des personnes ayant l’envie de révéler leur potentiel et aussi d’accompagner des groupes, de créer du lien, la dynamique d’équipe m’ayant toujours fascinée.

Depuis cette décision de janvier 2016 de me lancer malgré mes peurs, tout se met en place avec énormément de fluidité et de joie, la formation m’est recommandée par une connaissance, financée par mon entreprise dans le cadre de la restructuration, le projet se précise au fur et à mesure, les indemnités de licenciement me permettent de rassurer mon besoin de sécurité financière, les rencontres extraordinaires que je fais me nourrissent et le chemin se déroule pas après pas.

Bien sûr, tout n’est pas tout tracé, le lâcher prise s’apprivoise, les peurs aussi mais la décision vient du coeur et je fais confiance à mon coeur.