Dans la mythologie grecque, Méduse est mortelle. Quiconque la regarde meurt pétrifié. Persée trouve la solution en la regardant à travers le reflet de son bouclier poli comme un miroir. Ainsi il ne croise pas directement le regard de Méduse et peut sortir vainqueur de cette rencontre.
Peter Levine utilise cette métaphore pour nous dire qu’avec le trauma, c’est la même chose, on n’aborde pas frontalement le trauma car cela peut être re-traumatisant de l’évoquer.
Souvent les souvenirs manquent ou sont flous ou incertains, nous font douter et il est difficile d’en parler car cela réveille l’angoisse ou la dissociation.Les constellations permettent d’aborder le trauma sans être pétrifié par Méduse.
D’une part, les rôles qui sont proposés dans les constellations des autres peuvent nous permettre de prendre contact avec des résonances de notre propre histoire sans aborder frontalement le trauma.
D’autre part, dans notre constellation, nous pouvons réécrire l’histoire, le cerveau ne faisant pas de différence entre l’imaginaire et le réel, remettre de la sécurité là où il n’y en a pas eu, mettre des mots sur ce qui a été tabou, mettre de la douceur là où il y a eu de la violence et retrouver des parts de nous-même qui ont été clivées, remettre du mouvement là où le corps est resté figé, retrouver la capacité de fuir ou d’une saine agressivité qui dit stop…
Pas à pas, sans rien forcer, sans dépasser la fenêtre de tolérance, selon ce que le corps et le psychisme sont aujourd’hui prêts à accueillir dans un cadre securisé, le trauma peut être accueilli et trouver sa résolution dans le présent à la lumière du réel, là où il n’y a plus de danger…