Comment réagir lorsque je me dévalorise ?
lorsque je me dévalorise, que je me juge, que je ne me sens “pas assez”, que je me sens envahie par des émotions désagréables, que je me sens triste, en colère, que j’ai peur, comment réagir?
Un premier niveau est de distinguer mes comportements de mon identité
si je ne me sens “pas à la hauteur”, si je me juge, je peux me rappeler que c’est dans une situation bien particulière avec un comportement bien particulier et que je ne suis pas mon comportement. Ainsi je peux devenir l’observateur de mon comportement et avec bienveillance me poser la question: comment je me sens face à cette situation ? Puis-je reconnaître que c’est ainsi à ce moment et ne pas en faire une généralité (“c’est toujours comme ça”), ou une projection (“je n’y arriverai jamais”) ? Dans quelles autres situations ai-je pu me comporter différemment ? Sur quelles ressources je m’étais alors appuyé?
Qu’ai-je à apprendre de cette situation ? Comment pourrai-je me comporter différemment la prochaine fois?
Ainsi je sors de la dévalorisation et en mettant de la conscience, je reprends mon pouvoir d’action.
Ce niveau agit sur la confiance en soi.
Un deuxième niveau plus profond est celui de l’estime de soi: puisque je ne suis pas mon comportement, quelle valeur je me donne en tant qu’être, en tant qu’individu ?
Reconnaître que quoi que je fasse, quoi qu’il m’arrive, je suis une personne de valeur car je suis unique. Cette reconnaissance, d’ordre inconditionnel me permet de me reconnaître comme une belle personne, digne d’amour et de respect. L’estime de soi est alors nourrie par ma capacité à m’accepter tel que je suis, à ne plus me juger, à m’écouter, me respecter et m’affirmer.
Mais au fond, ce niveau dépend encore d’une notion de valeur: j’ai besoin de nourrir la valeur que je me donne pour nourrir mon estime de moi-même, comme une plante a besoin d’eau régulièrement pour grandir, l’estime de soi a besoin d’être nourrie par des références positives.
Apparaît alors une troisième voie, celle de l’amour de soi: quoi que je fasse, quelle que soit la valeur que je me donne, je choisis ici et maintenant de m’aimer, de m’accueillir tel que je suis. Cette voie peut être explorée avec le processus d’auto-empathie de la Communication Non Violente:
– Accueillir mes sensations corporelles qui font que dans l’instant je me dévalorise, identifier dans quel endroit du corps cela se manifeste et offrir un espace bienveillant pour me laisser traverser par ses sensations.
– M’ouvrir à ce qui me touche, laisser l’émotion monter et l’accueillir comme on accueillerait un invité dans notre maison, avec beaucoup de respect, de douceur, et d’empathie, en mesurant l’intensité de ce qui est vécu et en restant avec,
– Le voir comme un messager précieux, lui poser la question, “quel besoin n’est pas nourri dans cette situation”. Une fois le besoin nommé, je peux observer si mon corps se détend, signe que le besoin a été reconnu.
– Puis je peux me demander quel petit pas pourrai-je faire pour aller vers la satisfaction de ce besoin.
Ainsi quand je me dévalorise, je m’offre l’auto-empathie, cet accueil de ce qui est, qui me permet de goûter à la détente et qui n’est conditionnée par rien.